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Le MI5 alerte les parlementaires britanniques sur des tentatives d'espionnage de la Chine
information fournie par AFP 18/11/2025 à 18:43

Le drapeau chinois sur les toits de l'ambassade de Chine à Londres, le 18 novembre 2025 ( AFP / JUSTIN TALLIS )

Le drapeau chinois sur les toits de l'ambassade de Chine à Londres, le 18 novembre 2025 ( AFP / JUSTIN TALLIS )

Le service britannique de renseignement intérieur (MI5) a alerté mardi les parlementaires sur des tentatives d'espionnage de la Chine à leur encontre, une menace fermement démentie par Pékin, mais que le gouvernement travailliste entend contrer avec de nouvelles mesures.

Depuis son arrivée au pouvoir en juillet 2024, le Premier ministre Keir Starmer s'efforce de réchauffer les relations avec la Chine, en particulier économiques, tout en devant gérer les craintes croissantes d'une menace de Pékin sur la sécurité nationale.

"Un peu plus tôt aujourd'hui (mardi), le MI5 a émis une alerte espionnage" à destination des parlementaires, "pour les avertir du ciblage en cours de nos institutions démocratiques par des acteurs chinois", a déclaré le ministre en charge de la Sécurité Dan Jarvis devant les députés à la chambre des Communes.

Des agents chinois tentent de "recruter et de cultiver des relations avec des individus ayant accès à des informations sensibles sur le parlement et le gouvernement", par exemple en se faisant passer pour des "chasseurs de têtes" externes, a-t-il détaillé.

Le MI5 a communiqué aux parlementaires les noms de deux de ces recruteurs suspects, qui opèrent notamment sur des plateformes en ligne, par exemple LinkedIn.

Ces accusations sont de la "pure invention et des calomnies malveillantes", a réagi un porte-parole de l'ambassade de Chine à Londres, condamnant "fermement ces manoeuvres méprisables de la part du Royaume-Uni".

Il a également exhorté Londres à "cesser immédiatement cette mascarade de fausses accusations (...) et à ne pas s'enfoncer davantage dans la voie erronée qui nuit aux relations sino-britanniques".

Cette alerte intervient quelques semaines après la polémique soulevée par l'abandon de charges contre deux hommes, dont un travaillant au Parlement britannique, soupçonnés d'espionnage au profit de Pékin.

Le directeur du MI5, le renseignement intérieur britannique, Ken McCallum, lors d'une conférence de presse à Londres le 16 octobre 2025 ( PA WIRE / Jonathan Brady )

Le directeur du MI5, le renseignement intérieur britannique, Ken McCallum, lors d'une conférence de presse à Londres le 16 octobre 2025 ( PA WIRE / Jonathan Brady )

Le gouvernement a été accusé d'avoir fait échouer leur procès pour ménager ses relations avec la Chine, ce dont il s'est toujours fermement défendu.

Le président de la Chambre des communes, Lindsay Hoyle, s'est alors dit "en colère" face aux affaires d'espionnage, estimant que les députés n'avaient "pas bénéficié de la protection nécessaire".

La ministre des Affaires étrangères Yvette Cooper a évoqué les suspicions d'espionnage avec son homologue chinois Wang Yi début novembre et a "été claire (...) sur le fait qu'aucune activité qui menace la sécurité nationale britannique, en particulier en ce qui concerne son Parlement et son système démocratique, ne sera tolérée", a ajouté Dan Jarvis.

Mardi, le porte-parole du Premier ministre Keir Starmer a rappelé la stratégie de son gouvernement, qui est de "faire face aux défis et menaces" posés par la Chine, tout en "recherchant et maximisant les opportunités" dans les relations bilatérales, en particulier économiques.

- "Contrer" la menace -

Un audit de Londres sur ses relations avec Pékin, publié en juin, avait conclu que les actes d'espionnage de la part de la Chine et ses tentatives de saper la démocratie et l'économie du Royaume-Uni s'étaient accrus ces dernières années.

Dans la foulée, le gouvernement avait annoncé un investissement de 600 millions de livres (700 millions d'euros) dans les services de renseignement.

Mi-octobre, le patron du MI5, Ken McCallum, avait prévenu que le Royaume-Uni devrait "se défendre avec fermeté" contre l'espionnage chinois, évoquant des actes de cyberespionnage, de "transferts clandestins de technologie", ou encore le "l'intimidation d'opposants" sur le sol britannique.

L'alerte lancée mardi se produit également à quelques semaines d'une décision très attendue du gouvernement britannique sur un projet contesté de nouvelle ambassade chinoise à Londres.

Cette décision a été plusieurs fois repoussée, au grand dam de Pékin qui n'a pas caché son agacement.

L'ambassade de Chine à Londres, le 18 novembre 2025 ( AFP / JUSTIN TALLIS )

L'ambassade de Chine à Londres, le 18 novembre 2025 ( AFP / JUSTIN TALLIS )

Pour tenter de "contrer" ces menaces, le gouvernement a dévoilé mardi un ensemble de mesures, notamment pour protéger le système électoral, avec un renforcement des règles sur les dons aux candidats et partis politiques et un durcissement des sanctions pour les personnes accusées d'ingérence dans les élections.

Des campagnes de sensibilisation seront menées auprès du personnel politique et parlementaire, des dirigeants d'universités et du monde des affaires.

Des députés de l'opposition conservatrice ont appelé le gouvernement à aller plus loin en plaçant la Chine au plus haut niveau du registre "FIRS" de surveillance des "influences étrangères secrètes". D'autres l'ont exhorté à rejeter le projet de nouvelle ambassade chinoise.

1 commentaire

  • 19:44

    LOL. Et l'espionnage par les USA ? Bah non c'est admis comme "normal".


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